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Argiope bruennichi (Argiope fasciée)

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Argiope bruennichi, Argiope fasciée, Argiope frelon, Araignée tigre (Scopoli, 1772).

Famille des Aranéidés (Araneidae).

L : mâle : 4 à 6 mm; femelle : 14 à 17 mm (peut atteindre 25 mm).

C'est une grande araignée vivement colorée de forme ovale.
La femelle est reconnaissable à son opisthosome rayé transversalement de lignes noires et blanches sur fond jaune. Ses couleurs sont appelées aposématiques ou d'avertissement; elles préviennent les prédateurs du danger encouru (redoutables chélicères) et de l'aspect non comestible de l'animal.

 

Ci-dessous quelques femelles :

Riserva naturale di Acqualunga, (Pavia, Lombardia, Italia), 85 m. d'alt., le 6 Août 2005.

Combe de Lourmarin (Vaucluse), 240 m. d'alt., le 22 Octobre 2005.

Riserva naturale di Palude Loja (Pavia, Lombardia, Italia), 104 m. d'alt., le 22 Août 2008.

Borgomale (Piemonte, Italia), 500 m. d'alt., le 6 Août 2005.

 

Le mâle est bien plus petit et de couleur brunâtre. Il ne construit que rarement des toiles et vit de rapines, ne se rapprochant de celles des femelles que pour la reproduction.

Le dessous du corps porte deux bandes longitudinales jaunes.
Les adultes apparaissent à la fin de l'été.

 

Voilà maintenant quelques mâles :

Marais de Lavours (Ain), 230 m. d'alt., le 5 Août 2010.

Marais de Lavours (Ain), 230 m. d'alt., le 5 Août 2010.

 

Comme on peut le voir ci-dessous, le mâle est minuscule par rapport à la femelle dont on voit un bout de l’abdomen en bas à gauche. Sa toile se situait à environ 20 cm au-dessus de celle de la femelle, et décalée en avant et à droite

 

Poligny (Jura), 250 m. d’alt,, le 5 Août 2007.

Poligny (Jura), 250 m. d’alt,, le 5 Août 2007.

 

Et voilà maintenant quelques juvéniles :

Marais du Vigueirat, Mas Thibert, Arles (Bouches-du-Rhône), 6 m. d’alt,, le 12 Juin 2010.

Marais du Vigueirat, Mas Thibert, Arles (Bouches-du-Rhône), 6 m. d’alt,, le 12 Juin 2010.

 

Originaire de la région méditerranéenne, elle a longtemps eu la réputation d'être thermophile (aimant la chaleur). Récemment, elle s'est répandue dans des régions plus nordiques au climat bien plus froid (Préalpes).
Il semblerait que la présence de nourriture en quantité suffisante soit plus importante que la température.
Les proies favorites des Argiopes sont les Orthoptères (sauterelles et criquets) qu'elles capturent dans leur toile. Cette toile régulière est placée près du sol parmi les herbes et les broussailles. Sur ses deux faces, elle porte généralement (mais pas toujours) une bande de soie blanche verticale en zigzags appelée stabilimentum qui est caractéristique du genre Argiope. Ces fils denses et blancs ne servent pas à stabiliser la toile mais à camoufler l'araignée.

 

Attenkirchen (Bavière, Allemagne), 450 m. d'alt., le 13 Août 2005.

 

Le centre de la toile est revêtu de soie épaisse et blanche. Là, se tient l'araignée, tête en bas, deux paires de pattes orientées vers le haut et deux autres vers le bas, dans une position caractéristique du genre.
Elle guette ses proies et reste parfaitement immobile; on peut donc l'observer à loisir. Les proies sont d'abord emmaillotées, puis tuées par morsure des chélicères.

 

Voici maintenant quelques femelles en plein repas :

Riserva naturale di Palude Loja (Pavia, Lombardia, Italia), 104 m. d'alt., le 22 Août 2008.

Pont-de-Rousty (Bouches-du-Rhône), 2 m. d’alt,, le 2 Octobre 2010.

Pont-de-Rousty (Bouches-du-Rhône), 2 m. d’alt,, le 2 Octobre 2010.


Dérangée, elle imprime à sa toile orbiculaire des vibrations rapides qui rendent floues ses couleurs et la bande de soie.
Comme chez la plupart des araignées à toile orbiculaire, la forte différence de taille entre mâle et femelle rend la parade nuptiale fort risquée ...

 

En effet, Argiope bruennichi fait partie des espèces qui pratiquent le cannibalisme sexuel (mâle dévoré par la femelle) et la polyandrie (fécondation de la même femelle par plusieurs mâles).

Dans 80% des cas suite à l’accouplement, le mâle abandonne volontairement son appareil copulateur ce qui lui permet non seulement de fuir et donc de survivre à l’accouplement mais diminue aussi les chances d’un rival de la féconder.

Cet appareil génital, de structure complexe n’est pas exclusivement destiné au transport spermatique mais semble jouer un rôle important dans la sélection par la femelle de son partenaire mais aussi dans les chances de survie du mâle grâce à de points de rupture prédéterminés.

 


Comme chez les autres espèces du genre, la femelle enferme ses oeufs dans un cocon en forme d'urne, d'une grande taille (1,5 à 2mm) dissimulé dans la végétation et toujours exposé au Sud. Le sac central contient plusieurs centaines d'oeufs (de 400 à 600); l'isolation thermique est fournie pas une bourre de fils de soies; suit la couverture qui fournit protection et camouflage.

 

Nous avons trouvé ces cocons accrochés à la végétation à proximité de deux grosses femelles qui avaient bâti leur toile (sans zigzags) près d'un mur. Elles mourront peu aprés, vers la fin du mois...

Remarquez la perfection du travail effectué : forme parfaite, couvercle étanche, ressemblance avec une graine de Nigelle de Damas ainsi que les rayures noires permettant de camoufler la forme sphérique et de la rendre ainsi moins visible à d'éventuels prédateurs.
On peut se demander comment elles parviennent à créer de pareils chefs d'oeuvre !
Il est vrai que protéger la future génération qui perpétuera l'espèce mérite tous les sacrifices . Les mâles en savent quelque chose !!!

Thorenc (Alpes-Maritimes), 1170 m. d'alt., le 1er Octobre 2005.

Col de Vescavo (Alpes-Maritimes), 477 m. d'alt., le 19 Mai 2007.

 

L’Argiope fasciée utilise des couleurs d'avertissement (aposématique) indiquant qu'elle n'est pas comestible ou des couleurs mimétiques, vespiformes, imitant la guêpe, et avertissant qu'il y a un danger à l'attaquer...

 

On trouve cette espèce dans des prairies, friches, au bord des chemins, dans les grands végétaux herbacés (mégaphorbiaie), en milieu sec aussi bien qu'humide. Elle se rencontre aussi dans les jardins si elle y trouve assez de proies.


Nous l'avons trouvée dans la garrigue ou bien au bord d'une rizière (beaucoup de criquets présents); souvent plusieurs individus se tiennent côte à côte avec des Epeires diadème, des Agélènes, ...


En France, elle vit surtout au Sud de la Loire et dans l'Ouest; elle est plus localisée au Nord. Dans les Cévennes, elle est appelée "araignée des 24 heures" car sa morsure provoquerait des fortes fièvres pendant ce laps de temps.

En fait, elle se rencontre de l'Afrique Occidentale à toute la région paléarctique tempérée.

 

Un lien intéressant sur l'extension de cette espèce en Europe : http://www.ulg.ac.be/museezoo/ara/t14.htm

 

Un autre lien sur les combats d'Argiopes au Japon : http://www.cyberoz.net/city/sekine/spfight.htm

Ces combats, sans aucun danger pour les animaux qui sont vénérés et élevés avec amour, se basent sur le fait que l'Argiope est territoriale et chasse tout intrus de son territoire. Est mise à profit leur faculté et habitude d'emmailloter les proies avant de les tuer, le combat étant stoppé dés que cette phase s'initie. Seules les femelles (Araignées samouraï) y participent.

 

Un lien très intéressant vers « Le Monde des Insectes » à propos du cocon de l’Argiope lobata

Un lien pour différencier bruennichi et trifasciata

Un lien sur l’élevage d’une autre espèce d’Argiope : Argiope sector

Un lien vers 2 espèces sud-africaines

 

 

 

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